Edika : Debiloff profondikoum et autres absurdités
J’ai une tendresse particulière pour cet auteur depuis mon adolescence boutonneuse (même pas vrai) du fait que lire Edika et ne rien y comprendre allait très bien avec mon état d’esprit de l’époque : « waaa c’est trop fort, on comprend rien, c’est comme la vie euhhhhhh » et puis ensuite parce que j’ai gagné du fric avec, en reproduisant un de ces dessins (un punk sur des chiottes) sur des vestes en jean, ce qui me permettait de m’acheter toute sorte de substances illégales, illicites et hautement hallucinogènes pour continuer à rien comprendre au monde et à me marrer en lisant Edika.
Edika c’est un peu comme une famille, celle dont je rêvais d’avoir, avec :
- un chat multitâche, capable de chanter de danser de baiser de parler
et tout ça en même tant, bon faut dire qu’il s’appelle Clark Gaybeul et
il porte des slips « grande barque » sorte de « petit bateau ».
- Bronsky Proko, le chef de famille et Edika lui-même, sa femme Olga,
son fils Paganini et sa fille Georges. Enfin, pas tout le temps car
parfois le père s’appelle Edmond, la mère Agznagonne, la fille Mélanie,
le chat Joseph et parfois il y a un bébé dont je ne suis pas arrivée à
retrouver le nom…bref il nous embrouille et je le soupçonne de faire
exprès !
D’ailleurs Edika (Édouard Karali de son vrai nom) c’est toute une
famille d’auteurs : le frère Paul Carali fondateur du journal Psikopat
et qui dessine dans Hara Kiri, Charlie Hebdo, Fluide glacial etc…Mais
aussi Olivier Carali alias Olivier Ka et Mélanie Carali alias Melaka
sont ses neveu et nièce (puisque Paul Carali est leur père).
Bref, une tribu de dessineux …
Un bon critique bédéphile vous dira que la caractéristique première des BD d’Edika est l’absence de chute volontaire bien sur, et l’auteur joue de cette incapacité comme marque de fabrique.
Je ne dirais pas pour ma part qu’il n’y a pas de chute puisque le plus souvent l’histoire se termine par un gros plan d’Edika devant sa planche à dessin essayant de trouver une chute, ce qui donc constitue une chute, voire par une chute réelle des protagonistes du haut du 42eme étage ce qui constitue pour le coup une double chute.
Cette marque de fabrique est aussi ce qui énerve le plus les détracteurs de cet auteur. Il est vrai que l’absence de chute sur une histoire peut être marrante mais quand c’est quasi systématique, ça devient un peu lourd…
Mais moi ce que je préfère c’est le sexe ! (voilà c’est dit ! et en plus ils sont gros chez les personnages d’Edika) et ses personnages lubriques comme les bonnes sœurs sexy et les prostituées décaties.
Un autre de ces personnages récurrents que j’aime bien c’est Monsieur
Rachid, un petit homme très myope, grand fan de Marilyn Monroe. Il y a
aussi le nain qui essaye d’aller aux putes mais qui n’a pas de sous.
Comble de l’absurde, les personnages qui se transforment physiquement
feraient pâlir d’envie tous les contorsionnistes de la terre et nous
rappellent que notre lumbago vient encore de se réveiller.
Plus d’une trentaine d’albums à découvrir et redécouvrir car finalement l’absence de chute ou d’histoire fait qu’on oublie vite ce qu’on vient de lire (ou alors c’est Alzheimer qui guette) et qu’on peut se replonger avec plaisir et se (re)délecter des dessins que je trouve non seulement drôle mais fort bien exécutés.
Mais toutefois, cet auteur agace, on aime ou pas du tout, il nous laisse pas tiède comme par exemple cette scène où ….
(moi aussi j’ai décidé de ne pas finir mon post...)
Planches et sites
http://www.koreus.com/modules/news/article2479.html
http://bd-girls.mon-oueb.com/belles/Edika/index.phtml
http://www.blougou.com/edika/default2.asp