L’engouement autour d’Harry Potter
La série Harry Potter ne laisse pas indifférent. Il n’y a qu’à voir
l’engouement sur le 7ème et dernier tome et les queues impressionnantes aux
librairies qu’a occasionné sa sortie.
Si on interroge les fans de ce petit sorcier, ils sont quasi tous unanimes sur
l’universalité de la série. On peut lire Harry Potter de 7 à 77 ans. Pourtant
l’histoire cible plutôt un public jeune, me direz-vous ?
Oui mais la grande qualité de J.K Rowling est de captiver les lecteurs au-delà des
clivages de l’âge. Les plus jeunes vont s’identifier aux héros de Poudlard et
les moins jeunes vont retrouver une part de leur enfance enfouie au plus
profond d’eux-mêmes.
J.K Rowling est une magicienne qui a le pouvoir d’éveiller en nous le jeune enfant
que l’on est ou que l’on a été. Voilà la force de cette romancière et de son
héros. Une écriture fluide, une histoire à rebondissements, une identification
forte, tels sont les pouvoirs des mots quand ils sont agencés avec talent.
Que l’on soit indifférent à cet engouement autour d’Harry Potter, ce qui est
mon cas, puisque j’ai lu seulement le premier et je n’ai acheté les films que
récemment en DVD promotionnel, je ne connais donc que les 4 premiers épisodes
et j’attendrai patiemment que la suite sorte en DVD pas cher, mais cela ne
m’empêche pas de trouver du talent et de l’intérêt à cette histoire.
En même temps, tout ce bruit autour de la sortie du dernier tome m’amuse plus
que m’intrigue, me fait sourire plus que m’interroge sur la médiatisation à outrance.
Que J.K Rowling soit plus riche que la reine d’Angleterre m’indiffère plus que
ne me dégoûte, après tout elle a gagné cet argent honnêtement.
Pourquoi ? Parce que je vois autour de moi des milliers d’enfants de tout âge,
des gens «mûrs» aux yeux émerveillés, des adultes redécouvrir le rêve …des
adultes redevenir enfants.
Cette effervescence, teintée de magie me donne le sourire…moi qui suis plutôt
blasée, quel bonheur !
Même si elle frise parfois le ridicule avec par exemple une pétition pour que
la série ne s’arrête pas au 7eme tome !
Un autre engouement me laisse un goût amer, c’est celui des anti-Potter. Pas
ceux qui ne comprennent pas l’engouement que provoque cette série et qui
restent indifférents à la médiatisation, voire qui essaye de dévoiler la fin
rien que pour embêter ceux qui aiment, d’ailleurs ils menacent même d’imprimer
la fin sur des tee-shirts pour l’imposer visuellement partout dans la rue.
Non je pense à ceux qui sont bien plus dangereux à mes yeux, ceux qui pensent
que Harry Potter est un danger pour l’éducation des enfants !
Les intégristes religieux, vous savez bien les fondamentalistes chrétiens qui
aux Etats-Unis sont de plus en plus nombreux et qui ont l’écoute du président
Bush.
J’y peux rien, je ne les aime pas mais je les observe, ils me font rire les
jours où ils ne me font plus pleurer.
C’est comme un film, trop scénarisé pour être vrai, pourtant ils existent, ils
ne sont que la caricature d’eux mêmes, mais rien ne les empêchera de clamer que
les livres de Harry Potter ont une influence satanique sur nos enfants !
Je les ai vus ce week end à la télé en larmes en évoquant le monde de la magie
comme l’œuvre du diable, le fantastique comme le mal suprême, l’imaginaire
comme l’interdit.
Le pape lui-même dénonce « le subtil pouvoir d’attraction d’Harry Potter, qui a
un impact profond sans que l’on s’en rende compte et désagrège l’esprit du
christianisme. »
Sur les sites chrétiens (voir liens ci-dessous) toutes les scènes sont
décryptées et rattachées à l’occultisme ou le satanisme.
Ex : le nom de Sirius = Seth ou Satan
On explique aux parents que dans ces livres, la satanique J.K Rowling explique
comment fabriquer des drogues et les administrer, ce qui doit éveiller la
méfiance des parents envers leurs propres enfants suppôts de Satan, parce
qu’ils ont osé lire ces livres à l’école d’où les procès pour que soient
retirés ces romans des listes de livres à lire à l’école.
L’absence de morale de J.K Rowling est mise en avant aussi, les règles de
l’école ne sont pas respectées, une journaliste américaine crie au sexisme : «
l’univers fictif de Harry Potter est le parfait miroir du principe
conventionnel selon lequel les hommes doivent diriger le monde.»
Bref, que l’on aime ou pas les aventures de Harry Potter, on ne peut que constater le phénomène médiatique qu’il y a autour de cette série, et pas seulement par les publicitaires et autres vendeurs de produits dérivés (qui ne se gênent pas non plus pour vendre tout ce qu’ils peuvent) mais par les hordes de fan et les hordes d’anti-fan eux même.
De quel coté que l’on se place, le phénomène Potter reste pour moi une aventure intéressante à observer. Et pour vous ?
Quelques sites sur Harry Potter :
http://www.jkrowling.com/fr/index.cfm
Sur les détracteurs :
http://www.info-sectes.org/enfants/potter.htm