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Remue Méninge
29 mars 2008

La vie et l’œuvre de Nicolas-Jacques Pelletier

Si on connaît avec précision la date de la mort de Nicolas-Jacques Pelletier, le 25 avril 1792, le doute plane sur celle de sa naissance.

On sait qu’il naquit dans le Poitou, dans une famille de dix sept enfants tellement pauvres qu’ils n’avaient pas de maison, vivaient au fond du marais et mangeaient uniquement de la vase et des cailloux.

C’est donc tout naturellement que dès l’adolescence Nicolas-Jacques embrassa la noble et lucrative profession de bandit de grand chemin. Un de ses premiers larcins fut décisif pour la suite de sa carrière : ayant récupéré un luth, il s’initia à cet instrument et se mit à composer et interpréter des ritournelles romantiques.

Car Pelletier était une fleur bleue, doté de plus d’un physique très avenant et d’un organe (vocal, bande d’obsédés) remarquable. Sa sensibilité lui faisant détester la violence, il imagina une technique très originale pour ses méfaits.

Se postant sur les chemins, il arrêtait les couples circulant en fiacre, sous la menace d’un tromblon déchargé. Après avoir attaché l’homme à un arbre, il improvisait un récital pour sa belle. Le talent et le charme de Nicolas-Jacques étaient redoutables, et aucune femme ne résistait. Après s’être abandonnées dans l’herbe aux plaisirs de la chair sous les yeux de leur mari, ces coquines accompagnaient Pelletier au domicile conjugal, lui ouvraient le coffre et lui désignaient les objets de valeur.

C’est ainsi qu’un beau jour, Pelletier fit la connaissance du docteur Guillotin et de sa charmante femme, la Guillotine. Et ce fut le coup de foudre. Les deux amants ne se séparèrent plus et le docteur Guillotin se retrouva gros Jean comme devant.

Bien sûr, Pelletier cessa de trousser les dames : le couple se reconvertit dans le trafic de sel, fort prisé à l’époque, mais fortement réprimé par les gabelous, sous les pseudonymes de Bonnie Guillotine et Clyde Pelletier.

Pendant ce temps-là, le machiavélique docteur préparait sa vengeance.

Le 28 novembre 1789, il présente à l’Assemblée Constituante une machine infernale, qu’il baptise avec un humour fielleux et morbide du nom de son ex-femme, censée occasionner une mort immédiate et sans souffrance aux criminels exécutés, ce qui d’après lui présenterait un progrès par rapport aux techniques précédemment employées.

Le 3 juin 1791, l’Assemblée édicte que «tout condamné à mort aura la tête tranchée», malgré une motion demandant l’abolition de la peine de mort présentée par… Robespierre !

Le piège est en place : jouant de ses relations dans la police, le docteur Guillotin fait arrêter Pelletier. Celui-ci « profite » de la nouvelle invention et l’inaugure le 25 avril 1792. Ce que l’histoire a occulté, c’est que le médecin sadique lui fit d’abord couper le sexe avec sa machine diabolique avant que la tête ne soit tranchée.

Mais ce méfait ne profita pas au monstrueux médecin. Folle de haine et dé désespoir, la Guillotine se lança à corps perdu dans la débauche (la femme, pas la machine, suivez un peu) jusqu’à contracter la syphilis. C’est alors, et alors seulement, qu’elle revint faussement repentante vers son mari, pour lui transmettre le mal dont il mourut dans d’atroces souffrances…

Et, objectivement, bien fait pour lui !

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Remue Méninge
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