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Remue Méninge
25 avril 2008

La vie en couleur

Internet est peuplé d’artistes dégagés (1). Mais parfois la dure réalité nous rattrape brutalement. C’est ainsi qu’une hirondelle asiatique, après un long périple, m’a largué sur la tronche une noix de coco. Une fois sorti du coma, j’ai découvert dans la dite noix ce message, directement en provenance des neiges tibétaines, soigneusement crypté. J’ai estimé de mon devoir de vous révéler, derrière les mots d’apparence futile de cette ritournelle, le sens profond de cette missive :


« Hé ! Hé !

On dormira demain
Viens prends-moi par la main
La fête vient d'arriver
Avec ses lumières
Et ses cavalières
Surtout les manèges enchantés »


Quelle description angoissante d’une vie hantée par la peur des chars chinois, ces « manèges enchantés » qui apportent la mort qui fera dormir éternellement dès demain. Ces fameuses cavalières, qui sont-elles ? Est-ce une métaphore pour désigner les adolescentes lobotomisées des Jeunesses communistes ? La fête qui vient d'arriver est-elle un leurre perfide (2) des Chinois pour faire sortir les innocents bonzes de leurs lamasseries ? Ou bien s'agit-il de la tournée mondiale de Serge Lama avec Nicolas Peyrac en première partie ?

« Les ours en peluche
Et les fanfreluches
Pour toi je les gagnerai
Ca y'est je devine
Que les carabines
Te font peur, je suis désolé »


Que dire de plus ? Malgré les barricades dérisoires d’ours en peluche, de fanfreluches et de barbapapa, seules armes accessibles aux bonzes qui font du ski, les carabines font tonner leur voix rauque, qui sème la panique… A qui s'adresse le narrateur? Une femme? Un enfant? Son compagnon de cellule au corps huilé ? La litote poétique, comme dans toute la littérature traditionnelle tibétaine, entretient le mystère.(3)

« C'est la vie en couleur [wip !]
Tiens voilà le marchand de ballons
C'est des cris et des fleurs
Les manèges tournent à l'unisson
C'est la vie en couleur [wip !]
Il faut sortir et en profiter
Dépêchez-vous d'aller faire un tour
On peut trouver le grand amour
Sur le grand-huit ou la grande-roue
Le monde tourne autour de nous
Hé !
Hé ! »


Pourtant l’espoir inextinguible demeure, le pur élan de vie, les cris de rage de l’amour révolté s’élèvent : alertez les bébés Yétis !

« Dans le labyrinthe
Les lumières éteintes
J'essaierai de t'embrasser
Dans le train fantôme
N'aie pas peur des gnomes
Je suis là pour te protéger
Les marchands de nougat
Et de barbapapa
Sauront bien te consoler
Nous reviendrons dormir
Loin du bruit et des rires
Mais tu ne voudras pas rentrer »


Les larmes me viennent aux yeux quand j’entends cet hymne de résistance : oui, le nougat, la barbapapa, les tongs viendront à bout des armées, des chars, des nems qui sont largués par mégatonnes sur les cimes enchanteresses du Tibet. Un jour, le train fantôme déraillera et tout le monde pourra librement manger du lait caillé jusqu’à en vomir de joie. Les gnomes, en qui on reconnaît les perfides (2) Gardes rouges, ne feront plus peur à personne et seront reconvertis en drag-queens pour faire rire les oiseaux et chanter les couleurs.

« C'est la vie en couleur [wip !]
Tiens voilà le marchand de ballons
C'est des cris et des fleurs
Les manèges tournent à l'unisson
C'est la vie en couleur [wip !]
Il faut sortir et en profiter
Dépêchez-vous d'aller faire un tour
On peut trouver le grand amour
Sur le grand-huit ou la grande-roue
Le monde tourne autour de nous »


Et au bout de la paix retrouvée, l’amour, cette fleur immortelle qui renaît toujours sur les champs après la bataille, les roucoulades, les sérénades, les baisers passionnés, les partouzes… Mais je m’exalte, revenons à notre sujet.

« La la la, la la la
La la la la la la la la
La la la, la la la
La la la la la la la la
La la la, la la la
La la la la la la la la
Dépêchez-vous d'aller faire un tour
On peut trouver le grand amour
Sur le grand-huit ou la grande-roue
Le monde tourne autour de nous »


En voyant, ta signature, frère inconnu, j’ai senti une grande flamme, presque olympique, me réchauffer le cœur. Par delà les vastes étendues et les montagnes, je te salue, bonze Rémy Dalaï Bricka.

--
(1) je sais, ce n'est pas de moi...
(2) comme chacun le sait, les Chinois sont perfides, les Corses sont fiers et les Ricains de gros cons obèses
(3) voir l'anthologie Tibète, tu es très bête

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Remue Méninge
  • Remuer sans faire tourner la mayonnaise… Une envie de partager quelques réflexions sur le monde qui nous entoure, de titiller votre vision de la vie, d’échanger et débattre sur des sujets variés…sur un ton léger et décalé.
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