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Remue Méninge
22 mai 2008

Anarchy in Chamalières

Il fallait rétablir cette réalité trop souvent ignorée !

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L’autre soir, alors que mon chauffeur, après quelques courses frugales chez Fauchon et Petrossian, me ramenait dans mon quartier privé de Chantilly, j’aperçus devant le portail blindé quelques polissons écroulés, les crêtes roses ou vertes dressées sur la tête, les Doc couvertes de vomi et le T-shirt « Core y gang » lacéré. Après avoir signalé à ma voisine, la baronne, que sa fille avait encore trop noyé la précarité de son existence dans la 8,6 ° avec ses amis du collège St Antoine de Padoue et qu’elle avait oublié le digicode, je me suis versé un verre de fine Napoléon hors d’âge, gagné par la nostalgie.

Ah, ces belles années, à la fin des seventies ! Afin de vendre leurs surplus de l’armée sur lesquels ils avaient renversé malencontreusement de la peinture, Malcolm Mc Laren et Vivienne Westwood avaient lancé cette mode du punk, qui fit vite fureur auprès des jeunes désœuvrés de la perfide Albion.

Quand le phénomène eut traversé la Manche, il fallut bien qu’il serve à quelque chose. Et c’est là que notre grand gourou, Valéry Giscard d’Estaing, eut ce coup de génie : plutôt punk que rouge ! Alors que se profilaient les dangereuses législatives de 1978, il fallait à tout prix détourner la révolte des jeunes du vote bolchevik, pour des combats plus futiles. C’est ainsi que tout l’appareil du Parti se mit en action, avec la grande victoire au bout : la rupture du Programme commun et la déculottée encaissée par Mitterrand et ses mods en 1978.

Malheureusement, en 1981, malgré nos tentatives, nous ne pûmes réitérer la manipulation : le punk se mourait, comme en atteste l’ambiance maussade de ce festival. 

Certes, tout le monde était là : la sœur de Nancy Spungen venue de Bolbec, Siouxsie au premier rang cachée derrière des grosses lunettes, même Johnny Rotten en porte-parole, étrennant sa nouvelle coiffure… Mais le nouveau slogan, « Vive l’avenir », ne faisait pas autant recette que « No future ». Les mauvais jours s’annonçaient, ceux de la dictature socialo-communiste et de la new wave.

Pourtant, au bout du cauchemar, nos idées ont repris le dessus, en même temps que l’irruption du punk revival !

Et cela, nous le devons à un homme, venu du Québec pour rallumer la flamme du libéralisme en flanelles et hypnotiser les jeunes hébétés avec ses brûlots nihilistes :

«Et tant pis, si je me détruis
Et je fais le tour
De tes mots, tes promesses
Et tes envies d'ailleurs
Et tant pis, si tu m'interdis
D'être pour toi l'unique objet
De tes désirs.»

En une strophe, tout est résumé : la destruction, la frustration sexuelle, l’indifférence… No future, no sex and no feelings en version originale !

Roch Voisine est bien le punk ultime. Et si vous en doutez, cette vidéo, où il transmet le flambeau de la « fuck attitude » vous convaincra. Avec une petite variante : là où Johnny Thunders initiait Sid Vicious à la poudre, Roch, lui, initie Grégory Lemarchal à la mucoviscidose…

Allez, Chamalières calling to the faraway towns…

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