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Remue Méninge
27 septembre 2009

Dessine-moi une Utopie

Dis, dis, Sayya, dessine-moi une Utopie ! me demandait un jeune garçon d’un air malheureux.
Tu ne préférerais pas que je te dessine un silex, Uto ? (pour des raisons pratiques appelons donc ce jeune garçon Uto)
Non, une Utopie pleurnicha Uto.

Uto, pie de vache ? Pie qui chante ? Pikachu ? Piaf ?

J’étais d’humeur pinailleuse, faut dire que je n’avais pas envie de me laisser marcher sur les pieds par un jeune pigeon même pas voyageur.

Dis, dis, Sayya, dessine-moi une Utopie !
Tu ne préférerais pas une image d’Épinal ?
Une utopie pour Uto, une utopie pour Uto !!!

Mais ça ne se dessine pas une utopie Uto (note pour le lecteur, remarquez que j’ai bien fait d’appeler le garçon Uto et non Pie, sinon la phrase aurait été « ça ne se dessine pas une utopie Pie »).

Une utopie ça se respire, ça s’imagine, ça se rêve, comment je pourrais dessiner l’indicible, imbécile.

Le jeune garçon s’effondra en larmes, je cherchai alors un moyen de lui décrire mon utopie, enfin d’en créer une rapidement histoire qu’il s’en ail : mon utopie ce n’était pas ses oignons.
Difficile d’ut opier quand on n’a pas la partition musicale qui va avec.

Une vie de chien, regarde les animaux, mon garçon lui dis-je. Ils ont la plus belle vie qu’il soit. Ils dorment, mangent, jouent et ne se posent aucune question sur la vie, l’univers et le reste. Ils sont heureux rien qu’en profitant de l’instant présent, tu vois ? Pas besoin de chercher à créer un nouveau monde, suffit de prendre le bon côté de la vie.

Waf waf me répondit-il en me tendant sa feuille et son crayon.

Hum… Il en faudrait plus pour le con vaincre.

Regarde les fleurs, la nature, elle pousse sans se soucier du lendemain. Elle évolue, se transforme et s’adapte même aux pires engrais que l’humain engendre.

Non… Il n’avalerait jamais ces salades et risquait en plus de pisse en lit.

Je ne pouvais pas lui raconter mon utopie, c’était mon jardin secret, si je lui disais mes rêves les plus fous, je perdrais ma vie, mon univers et le reste…

Tu vois, une utopie c’est personnel, c’est un lieu qui n’existe que dans notre cœur, si je t’ouvre mon cœur je vais saigner ensuite et je vais dégueulasser ta feuille blanche.
Alors pour le dessin de l’utopie c’est temps pis, cela m’est impossible, tu ne veux pas que je te dessine un silex, tu sais un silex c’est un peu comme une utopie des temps passés.

D’ailleurs back to the tree, on va vivre dans des tipis et fabriquer des fromages de gnou.
Faut juste que je trouve un moyen de me connecter à Internet en haut de mon tipi perché sur le gnou lui-même au sommet de l’arbre.

Il secoua la tête, cligna des yeux et me tendit la feuille marmonnant :
Dis, dis Sayya dessine-moi une utopie.

C’était désespérant mais où étaient ses parents à ce môme, d’où sortait-il, pourquoi il ne me lâchait pas.

Sors de mon rêve !

Rien à faire il ne me laisserait pas déjeuner en paix.

Je pris la feuille, le crayon, m’appliquai pendant 42 minutes.
Je mis la feuille dans une cage et lui dis :

Voilà je t’ai dessiné un mouton, là il est en cage, ton utopie sera de le libérer de la cage.

Je me réveillais immédiatement, effrayée par ce cauchemar, je regardais sous mon lit… Il y avait bien des moutons !!!

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  • Remuer sans faire tourner la mayonnaise… Une envie de partager quelques réflexions sur le monde qui nous entoure, de titiller votre vision de la vie, d’échanger et débattre sur des sujets variés…sur un ton léger et décalé.
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